Marie-Michel est étudiante en Acupuncture. Le Cégep de Rosemont l’a invitée à témoigner de son expérience collégiale.
Cheminement scolaire
Quels étaient tes intérêts professionnels avant de t’inscrire au cégep?
Avant d’étudier en Acupuncture, j’ai étudié en travail social; j’étais travailleuse sociale, en fait. Ce qui m’a motivée, c’est que j’avais envie de continuer à travailler en relation d’aide, mais j’avais envie d’ajouter le côté « santé physique » à l’aspect « santé mentale ». J’avais envie d’aller chercher un côté manuel dans mon travail aussi. En étant acupunctrice, je savais aussi que je pouvais devenir travailleuse autonome. Donc, tout ça a fait que je me suis dit : « Allons-y, pourquoi pas l’acupuncture! »
Le programme Acupuncture
Pourquoi as-tu choisi d’étudier en Acupuncture?
On dirait que c’est flou un peu dans ma tête, c’est drôle… J’ai fait des traitements d’acupuncture, mais pourquoi j’ai décidé d’aller en acupuncture? Je pense que c’est en parlant avec des thérapeutes et en ayant des résultats aussi, moi-même, comme patiente. Après, je me suis informée sur le site du Collège, je suis allée voir des acupunctrices, je leur ai posé beaucoup de questions, je suis venue aux Portes ouvertes puis, finalement, ça m’a convaincue de m’inscrire.
Comment décrirais-tu les cours et les activités d’apprentissage?
C’est très complet, bien chargé. On a tout le volet théorique où on va parler de tout l’aspect oriental, la pensée médicale chinoise. On va voir les méridiens, l’aspect énergétique, l’évaluation, en même temps que l’anatomie, la physiologie aux niveaux occidental et oriental. Ça, c’est tout l’aspect théorique, où les apprentissages sont construits de façon progressive. On sent vraiment que c’est comme une couche rajoutée toujours une par-dessus une autre; ça fait qu’au final, l’essentiel de ce qu’on doit retenir, on le revoit toujours dans le programme. Même si [le programme] est chargé, on se sent accompagné. Donc ça, c’est l’aspect théorique.
Il y a aussi tout un volet pratique dès la première session, en palpation. Après, ça va se peaufiner, devenir plus précis avec l’identification des points d’acupuncture, et on finit par toucher aux instruments graduellement, pour finalement arriver en dernière année, en stage, et sentir qu’on a vraiment notre boîte à outils, puis qu’on va accueillir des patients avec tout l’apprentissage pratique qu’on a fait avant. C’est bien complet!
Peux-tu parler de tes enseignant(e)s?
Nos enseignants dans le programme sont des personnes vraiment humaines, vraiment empathiques, qui sont présentes pour nous. Ce sont des enseignants qui viennent de plusieurs milieux différents, de « backgrounds » variés, que ce soit déjà en santé physique ou pas. C’est un peu à l’image aussi de ce qu’on retrouve comme personnes qui s’inscrivent dans le programme! Ça, c’est le fun parce qu’on peut se reconnaitre dans nos enseignants! Ils ont vraiment la passion de nous faire comprendre, ils veulent s’assurer qu’on se sent à l’aise, qu’on sent qu’on évolue à notre rythme. Ce sont aussi des thérapeutes pour la plupart. Donc, ce sont des acupuncteurs, des acupunctrices, puis ça, ça rend ça encore plus inspirant. Ils vont nous donner des exemples cliniques, ils vont nous parler de leur expérience sur le terrain. Moi, je trouve que ça ajoute une couche de motivation, puis d’inspiration, c’est évident. Le fait d’avoir des gens qui sont encore dans la pratique tout en nous enseignant, j’adore ça!
Quels enseignants ont marqué ton passage à Rosemont?
J’ai plusieurs enseignants qui m’ont marquée; ça va être dur d’en nommer seulement quelques-uns parce qu’ils ont tous vraiment leurs couleurs. Je pense à Marie-Christine qui nous a accueillis pour le premier cours d’acupuncture. Elle nous a enseigné Palpation, où on devait identifier toutes les structures anatomiques. Moi, je n’avais jamais touché à ça, j’avais l’impression que je me lançais un peu dans le vide, puis elle nous encadrait tellement bien, on disait qu’elle était comme notre petite maman de programme, qui nous rassurait, qui nous poussait aussi à nous faire confiance.
Après, au niveau théorique, il y a Pascal Manny qui a été là pendant, je pense, 30 ans au programme et qui est vraiment une mine d’informations. Cette session, j’ai aussi Emmanuel qui est un autre vétéran du programme. On pourrait dire que lui aussi, il a tout le temps des exemples cliniques super parlants. Il est passionné encore après 30 ans d’enseignement, donc c’est vraiment le fun. Mais, honnêtement, je pourrais en nommer plein parce qu’ils ont tous leurs couleurs!
Qu’aimes-tu le plus du programme Acupuncture?
Oh mon Dieu, beaucoup de choses! C’est un programme super complet. Les cours, je ne m’attendais pas à ce qu’ils ratissent aussi large. J’apprends autant sur l’acupuncture, sur la médecine chinoise que sur la pensée médicale chinoise. Tout le volet « santé orientale » est là, mais on touche beaucoup à la santé occidentale aussi, la médecine occidentale, les bases.
J’ai l’impression que, quand je vais obtenir mon diplôme, je vais avoir les compétences nécessaires pour travailler. Ça c’était vraiment quelque chose d’important pour moi, de sentir que j’étais outillée. Je sens vraiment que le programme va nous permettre de devenir des thérapeutes avec notre expertise à nous, unique, en acupuncture, mais qu’on va avoir le vocabulaire pour parler avec des thérapeutes d’autres domaines aussi. Ça, je ne m’y attendais pas, puis c’est une belle surprise.
C’est un programme super exigeant, honnêtement, mais vraiment trippant et vraiment stimulant. C’est un beau défi aussi. J’ai l’impression que, quand je vais avoir mon diplôme, non seulement je vais avoir hâte de pratiquer l’acupuncture, mais je vais aussi ressentir un sentiment d’accomplissement puis de fierté.
Comment décrirais-tu l’ambiance qui existe dans ton programme?
L’ambiance dans le programme est très chaleureuse, très simple en fait. J’ai l’impression que même si c’est un programme rigoureux, on ne se prend pas trop au sérieux. Il y a vraiment place au plaisir dans le programme. Avec les enseignants aussi, il y a quelque chose de très « égal à égal ». Il y a peut-être le fait aussi que nous sommes beaucoup d’étudiants et d’étudiantes avec des âges variés. Beaucoup de personnes qui font un retour aux études après un autre emploi. Ce sont des gens qui ont une certaine maturité, une certaine connaissance de soi, qui ont un beau bagage aussi à partager. Ça amène vraiment de belles interactions! Je pense qu’on peut communiquer autant entre nous qu’avec les professeurs. C’est vraiment un programme où j’ai l’impression qu’on peut être soi-même et qu’il y a une belle variété de personnes. Tout le monde n’est pas pareil et c’est correct. On s’accepte là-dedans. On peut se rejoindre avec nos différences.
Tu t’impliques dans ton programme. Que fais-tu exactement ?
Dans le programme, il y a plusieurs possibilités pour s’impliquer en dehors des cours. Il y a le jardin communautaire, par exemple. Je sais que par le passé, il y a aussi eu des cours de Qi Gong et de Tui Na. Ça varie un peu en fonction des années.
Depuis quelques années, il y a la clinique Nada dans laquelle moi, je me suis impliquée depuis ma première session. C’est une clinique d’acupuncture communautaire où on accueille gratuitement la communauté du cégep, mais même du quartier, pour recevoir des traitements d’acupuncture auriculaire. Ça se fait en groupe et ça permet à des personnes qui n’avaient peut-être pas accès à l’acupuncture de venir prendre un temps de relaxation. C’est accessible, puis nous, ça nous permet comme étudiantes et étudiants de déjà avoir une expérience concrète sur le terrain. La première année, on peut s’impliquer à l’accueil, on peut s’impliquer aux communications. Ça fait qu’on va aller chercher un contact avec des patients déjà en étant au début de notre programme. Puis, dès la deuxième année, avec les cours de manipulation, on peut déjà offrir les traitements. Donc c’est le fun parce qu’avant même d’être en stage, on touche aux aiguilles, mais en travaillant avec des personnes qui viennent vraiment chercher un service. Ça nous donne aussi confiance. Je pense que c’est une belle façon, justement, de se sentir plus solides quand on arrive en stage, mais aussi d’avoir une activité commune au programme avec nos collègues de classe, de sentir qu’on s’implique et qu’on se rejoint à l’extérieur des cours en fait.
Comment arrives-tu à concilier le travail et les études?
Comment on arrive à passer au travers d’un programme chargé comme ça? Bonne question! Je pense qu’on prend une session à la fois. Il y a toujours moyen de s’adapter finalement. Justement, les enseignants savent que nos parcours sont un peu différents, donc le programme a une certaine ouverture dans la modulation des cours, mais bon, pas trop, ça reste quand même dans une certaine structure, mais il y a moyen.
Sinon, c’est d’apprendre à prioriser dans la vie personnelle, la vie professionnelle, c’est sûr que ça prend moins de place, c’est normal. Puis, je dirais aussi que d’avoir le soutien de nos collègues de classe, ça a fait toute la différence. J’ai vraiment développé des amitiés. Je pense que je ne serais pas passée au travers du programme de la même façon si je n’avais pas eu ces amis-là avec moi dans le programme pour ventiler, pour s’entraider.
Si tu pouvais donner un seul conseil à une personne qui commence des études collégiales en Acupuncture, que lui dirais-tu?
Ce que je dirais à quelqu’un qui veut s’inscrire en Acupuncture, c’est de bien se préparer à ce que ça change son quotidien. Ça va vraiment prendre beaucoup de place pendant quelques années, mais en même temps, je pense qu’il faut le faire avec plaisir. Il faut le faire en lâchant prise sur certains aspects. C’est d’y aller vraiment dans un but d’apprentissage et non de performance à tout prix. D’être curieux, d’être ouvert, de voir, en fait, que ça va changer nos perceptions de certaines réalités au quotidien. Ça va aller au-delà du programme, j’ai l’impression. Ça nous apprend sur nous-mêmes, sur nos limites, sur notre capacité à se dépasser, en plus de nous apprendre sur la matière qui est super intéressante. Donc, je lui dirais, go! Si ça vous intéresse et que c’est ça qui vous tente, je pense que c’est un programme qui est en soi vraiment stimulant, mais qui permet aussi d’avoir après une carrière qui a l’air très, très trippante aussi.
Après le Collège
Où te vois-tu dans cinq ans?
Dans cinq ans, je me vois acupunctrice, évidemment. J’ai vraiment très hâte! Je ne sais pas encore tout à fait. Il y a bien des possibilités quand on gradue. On peut travailler dans plusieurs endroits au Québec. On peut travailler dans différents contextes, différents types de cliniques. Moi, je pense que j’aimerais varier un peu ma pratique, travailler dans différentes cliniques, des petits endroits qui me ressemblent en fonction aussi des collègues que j’aurai.
J’aimerais ça faire de la formation continue. En fait, ça va avec le fait d’être acupunctrice, mais j’ai hâte. J’en ai déjà ciblé. Il y en a qui se donne au collège, il y en a qui se donne à l’externe, donc j’ai déjà des petites idées de comment peaufiner et devenir encore meilleure, mais je veux surtout pratiquer. J’ai très hâte. En fait, chaque fois que j’ai une nouvelle session, que j’apprends des nouvelles choses, ça me motive encore plus puis ça, c’est vraiment bon signe. Ça confirme chaque fois mon choix d’être dans le programme.