Le Cégep vu par… Audrey

Audrey est étudiante en Techniques de pharmacie. Le Cégep de Rosemont l’a invitée à témoigner de son expérience collégiale.

 

Cheminement scolaire

Quels étaient tes intérêts professionnels avant de t’inscrire au cégep?

Si je parle au niveau de mon background, j’ai étudié en éducation spécialisée. J’ai travaillé là-dedans et ça ne concordait pas avec ma personnalité. J’aimais la relation d’aide, mais je n’aimais pas le fait qu’il fallait que je m’implique beaucoup au niveau des interventions.

Après ça, je me suis rappelé qu’au secondaire j’avais fait un stage en pharmacie communautaire dans un Proxim. J’avais vraiment apprécié, j’avais trouvé ça le fun. C’était juste une journée, mais c’était plaisant. Puis, j’avais une amie aussi qui travaillait en pharmacie comme assistante technique. Donc, j’ai travaillé en pharmacie. J’ai postulé, puis ils m’ont formée à partir de rien. Je n’avais pas d’expérience du tout. Après avoir travaillé en pharmacie, j’entendais les gens parler comme quoi il y avait une technique qui s’en venait au niveau collégial, dans le domaine de la pharmacie. Je me disais « Wow, c’est sûr que ça serait vraiment pertinent que ça existe, et il y a un besoin au niveau de la pharmacie d’avoir une formation au niveau collégial, des gens formés qui ont plus de connaissances au niveau de la pharmacie pour que le pharmacien puisse déléguer au technicien et que les assistantes puissent déléguer aussi à quelqu’un de supérieur. » Moi, quand j’ai su que le DEC était offert, j’ai sauté sur l’occasion. Il n’était pas question que je passe à côté de l’occasion d’étudier en pharmacie au niveau collégial pour pallier à ce manque-là, à ce besoin-là qu’il y avait sur le marché du travail.

Pourquoi as-tu choisi de venir étudier au Cégep de Rosemont?

J’ai choisi le Cégep de Rosemont parce que c’était le plus proche de chez moi. C’était le plus cégep qui rendait mon trajet le plus facile.

Le programme Techniques de pharmacie

Qu’aimes-tu le plus dans ton programme?

J’aime vraiment le fait que c’est diversifié au niveau du programme, dans le sens qu’on voit beaucoup de choses puis on voit les choses en profondeur. J’apprends plus de connaissances que j’aurais pu m’imaginer apprendre dans le domaine de la santé et de la pharmacie en général. J’aime aussi que les profs soient très axés sur la pratique. On voit beaucoup d’études de cas, on fait des laboratoires. On n’est pas juste assis à écouter des cours magistraux. C’est axé sur ce qu’on va voir dans notre milieu, puis dans le milieu de la pharmacie. Et en travaillant en pharmacie, je peux l’appliquer. Je le vois au quotidien, quand je travaille en pharmacie : ce que j’apprends, je l’applique dans mon travail.

Comment décrirais-tu les activités d’apprentissage?

C’est sûr que ça dépend des cours. En biologie, on a des laboratoires, en chimie aussi. On va faire de la pratique et des études de cas. Par exemple, on va prendre un cas de patient atteint d’une maladie et qui prend des médicaments. Puis on va se demander ce qu’on fait avec ça? Quelles sont les interactions? Doit-on rajouter un nouveau médicament? [Les apprentissages] sont très dans le concret.

Peux-tu parler de tes enseignant(e)s?

Mes enseignants sont vraiment sympathiques. Ils sont dynamiques. Pour avoir déjà étudié au collégial, je suis vraiment heureuse des enseignants qu’on a. Ils sont vraiment gentils, ils sont vraiment généreux. Ils sont disponibles, ils sont plein de connaissances. Ils donnent sans cesse, c’est vraiment le fun. Ils sont ouverts à nos questions, ils sont ouverts à nos apprentissages et à nos connaissances aussi. Étant donné que certaines personnes travaillent dans le milieu ou ont d’autres expériences personnelles, ils sont ouverts à savoir ce qu’on connait déjà.

Quel(le)s enseignant(e)s ont marqué ton passage à Rosemont?

Ma prof de bio, Marianne St-Denis. J’admire cette femme. Je l’aime d’amour. Elle est vraiment gentille. Elle a changé quelque chose en moi, dans ma confiance, parce que je n’avais jamais eu de cours de biologie avant. Puis, j’étais certaine de ne pas réussir. J’étais sûre à 120% de couler ce cours-là, quand j’ai commencé la session passée. Je me disais : « Mais c’est impossible que je retienne tout ça pour un examen par coeur. » Je lui avais partagé mes inquiétudes. Quand j’ai fait mon examen final, elle est venue me voir puis elle m’a dit : « Est-ce que tu te rends compte de la progression que tu as faite de ton premier examen où tu me disais, « C’est sûr que je le coule, Marianne », jusqu’à maintenant où tu as réussi plus que bien? »

J’ai très bien réussi mon cours de biologie. Elle me disait : « C’était incroyable et je suis fière de toi. » Cette femme-là, je l’admire. C’est une perle, elle est généreuse. Il y a plein de choses que j’admire d’elle.

Selon toi, qu’est-ce que cela va apporter au milieu dans les pharmacies?

Avoir des techniciens et des techniciennes, ça va vraiment changer le milieu de la pharmacie dans le sens que les pharmaciens vont pouvoir se libérer de certaines tâches, pouvoir nous déléguer certaines choses pour justement, eux, se concentrer sur l’aspect clinique, se concentrer sur leurs patients, se concentrer sur ce qui est important pour eux, et ce pourquoi ils ont étudié. Donc, nous, on va étudier dans quelque chose qu’on va pouvoir appliquer, pour que tout s’emboite, comme dans un casse-tête. Chaque personne va être à sa place pour faire les tâches qui leur sont désignées. Les pharmaciens sont experts dans le médicament, puis dans l’application au niveau clinique. Pas dans les tâches techniques qui peuvent être accomplies par du personnel technique.

Quels sont les bénéfices d’avoir des techniciens qui pourront superviser l’équipe d’assistants?

C’est sûr que d’avoir des techniciens sur le marché du travail pour superviser les assistants techniques, ça va être bénéfique parce qu’en ce moment, les assistants techniques qui vont chapeauter les équipes sont souvent des assistants techniques chefs qui ont beaucoup d’expérience, qui ont beaucoup d’histoire derrière la cravate. Alors, ils connaissent leurs choses au niveau de l’assistance technique. Mais au niveau de la gestion de personnel et ces choses-là, des fois, ils n’ont pas de formation à ce niveau-là. Ils vont apprendre, comme on dit, sur le tas. Nous, on va arriver avec ce bagage-là de surplus, qui est prévu dans le programme. On a des cours de psychologie, des cours de gestion de personnel, des cours de bureautique aussi. Donc, on va arriver avec ce bagage-là qui va apporter une certaine sécurité à ces assistants-là qui, des fois, se référaient sans avoir vraiment de réponse à leurs questions. Je pense que ça va être un surplus. On va arriver avec plus que l’expérience technique. On va pouvoir dire : « Je suis capable de faire le métier, mais aussi, je suis capable de t’encadrer comme gestionnaire d’équipe. »

Un des volets importants de ce nouveau programme est le volet clinique. Comme tu travaille déjà comme assistante technique, qu’est-ce que ça va changer selon toi dans le milieu?

C’est sûr qu’en ce moment, en travaillant comme assistante technique, quand je fais mon travail, je suis axée sur la pratique. J’exécute les tâches. Avec les techniciens et les techniciennes, il va y avoir tout un volet d’analyse et de « j’applique parce que », « je sais pourquoi j’applique », « je sais pourquoi il ne faut pas que j’applique aussi, quand est-ce qu’il faut arrêter, quand est-ce qu’il faut ou que c’est correct de continuer et que le médicament peut aller au pharmacien».

Donc, je pense qu’on va être là pour une avant-garde un peu. En ce moment, à la pharmacie, le circuit du médicament commence par une assistante technique à l’accueil. Après ça, le médicament est préparé et tout. Puis, le pharmacien arrive en dernier de la chaine de travail. Nous, on pourra être là d’avant-garde, à l’accueil, puis d’emblée relever les choses qui clochent, ce qu’une assistante technique en ce moment ne peut pas faire, parce qu’elle n’a pas les connaissances. Puis, je le sais, j’en suis une [assistante technique]. Je n’ai pas les connaissances, ou plutôt je n’avais. Hi! Hi! Hi! Je commence déjà à le faire, des fois : « Hé! celle-là, elle a une allergie croisée. » « Hé! ce patient-là, il a… » Et tu l’apportes au pharmacien et ça fait en sorte que ta chaine de travail peut quasiment être réduite de moitié au niveau du temps d’attente du patient, parce que nous n’aurons plus à recommencer tout [le processus]. C’est évident qu’il manque des techniciens en pharmacie sur le marché du travail. C’est évident que ça va combler les besoins.

Qu’est-ce que tu apprends dans ton programme que tu peux appliquer concrètement dans ton travail?

C’est arrivé quelques fois qu’on a reçu des prescriptions ou que les pharmaciens ont fait des conseils, par exemple, où je me disais : « Il me semble que j’ai vu ça dans mon cours! » Par exemple, un pharmacien avait donné un conseil pour un médicament à un patient qui se demandait quand l’arrêter et après combien de temps il pouvait commencer à essayer de se reproduire pour avoir un enfant. Puis le pharmacien avait répondu, je ne me rappelle plus, disons sept jours. Et moi, je me disais : « Il me semble que c’est très peu… », on venait de voir ce médicament-là [dans mes cours]. «Je pense que c’est très peu pour ce médicament-là. Il me semble qu’on a vu qu’il avait une longue durée de vie dans le métabolisme, dans l’organisme. » Puis, comme de fait, je suis allée voir le pharmacien et je lui ai dit : « Il me semble qu’on avait vu qu’au niveau du volume de distribution, ça restait plus longtemps que ça. » Et puis, il a dit: « Oh, mon Dieu, tu as tout à fait raison. » Puis, il est retourné chercher le patient pour lui dire « C’est mieux que vous attendiez (mettons, je ne sais pas) trois mois… » J’étais tellement fière de ça! C’était une des premières interventions que j’avais faites. C’est cool, j’ai réussi à sauver quelque chose, j’ai réussi à améliorer peut-être la consultation avec le patient!

Comment arrives-tu à concilier travail-études?

C’est sûr que je suis une personne vraiment organisée dans la vie. J’aime avoir mes choses «tac-tac-tac», tout est bien classé, bien organisé. C’est un peu la même chose au niveau de mon horaire. J’essaie de m’organiser pour me garder des temps pour mon étude, des temps pour le travail, des temps pour l’école, bien sûr, pout me présenter aux cours. J’organise mon temps et je gère mes priorités aussi. C’est une qualité qu’il faut avoir pour travailler en pharmacie, être capable de gérer nos priorités. C’est quelque chose que j’essaie de faire, de gérer le plus possible mes priorités… Qu’est-ce que je dois faire et pour quand? Maintenir un agenda, c’est vraiment important!

Si tu pouvais donner un seul conseil à une personne qui commence des études collégiales, que lui dirais-tu?

Je pense que je dirais à une personne qui veut entrer en pharmacie au cégep d’être investie dans ses études. C’est quand même un gros programme. Il y a beaucoup d’heures de classe. Il y a beaucoup d’heures d’études à donner. Mais il faut être organisé, il faut savoir gérer son temps. Surtout, ne pas avoir peur de poser ses questions. Des fois, on a l’impression que nos questions sont stupides ou qu’elles n’ont pas de sens, mais peut-être qu’il y a trois ou quatre personnes aussi qui se posent la même question que toi et qui se disent la même chose. Je pense que ça, c’est quelque chose que j’ai appris : de ne pas avoir peur de poser ses questions. Et les profs sont là pour ça. Ils sont là pour répondre aux questions et ils sont vraiment disponibles.

Le Collège

Comment décrirais-tu l’ambiance qui existe dans ton programme et au Collège?

Pour vrai, je trouve que c’est quand même une ambiance relativement, pas relax, mais assez tranquille, vraiment propice aux études. On n’est pas dans une ambiance de party. C’est convivial, les gens sont gentils, les profs sont super gentils. Ils sont accueillants et généreux. Je dirais que c’est une ambiance chaleureuse, tranquille, mais propice aux études. On est là pour ça. J’aime aussi le fait qu’il y a un piano dans la cafétéria. Je trouve que ça apporte vraiment une belle ambiance. On dirait qu’on décroche de nos études justement. Je trouve ça cool.

Après le Collège

Où te vois-tu dans cinq ans?

J’ai tellement de la misère à répondre à cette question-là. Je crois que je me vois dans cinq ans comme une femme accomplie dans son travail, une personne de référence. Parce que je pense que ça, c’est quelque chose que j’apprécie dans mon travail. En ce moment, ça fait cinq ans que je travaille en pharmacie et je suis quand même une personne de référence pour mes collègues qui ont moins d’expérience ou qui sont plus nouvelles. J’aimerais peut-être travailler en hôpital pour faire changement, donc dans le milieu hospitalier. Mais c’est sûr que j’aspire à me voir à la tête d’une équipe. J’aime pouvoir aider les gens, que ce soit les patients ou mes collègues. Donc, oui, je pense que je me verrais à la tête d’une équipe comme une personne de référence, peut-être en hôpital ou en [milieu] communautaire, qui sait.

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