Le Cégep de Rosemont a rencontré Catherine, une étudiante du programme Techniques de pharmacie. Découvre ce qu’elle apprécie de sa formation et du cégep!
Le cheminement scolaire
Parle-moi un peu de ton parcours, avant de t’inscrire au Cégep de Rosemont?
En fait, c’est par hasard que j’ai commencé à travailler en pharmacie communautaire. Ce sont des pharmacies qu’on trouve dans des villages ou dans des villes, comme des Jean Coutu, des Familiprix, etc. C’est comme ça que j’ai vu que j’aimais le monde des médicaments.
J’ai toujours aimé le domaine de la santé. J’ai d’ailleurs fait des études en Soins infirmiers, pour devenir infirmière, mais j’ai réalisé que le contact physique avec la personne ne m’intéressait pas vraiment. Puis, j’ai découvert qu’en pharmacie, surtout dans le milieu communautaire, on a quand même un contact avec le patient. C’est vraiment le fun de participer autrement aux ces soins des patients.
Pourquoi as-tu choisi Rosemont spécifiquement?
Le garçon d’un pharmacien avec qui je travaille a fait ses études à Rosemont, en Techniques d’inhalothérapie. Il m’a dit que c’était un bon collège, puis j’ai vu qu’il offrait le programme Techniques de pharmacie.
C’était aussi le cégep le plus proche de chez moi, même si j’habite loin de Montréal. Je ne regrette pas mon choix.
Le visage humain du Cégep
Comment décrirais-tu l’ambiance qui existe au Cégep de Rosemont?
Si je compare Rosemont à l’autre cégep où j’ai étudié, il y a moins de monde ici. Dans mon ancien cégep, il n’y avait jamais de place à la cafétéria, il y avait toujours beaucoup de monde.
Il y a aussi beaucoup de diversité ici. C’est quand même un changement pour moi qui viens d’un milieu rural, mais j’ai aimé ça! J’ai rencontré plusieurs nouvelles personnes!
L’excellence des programmes
Comment décrirais-tu les cours? Qu’est-ce que vous apprenez dans le programme?
On apprend toute la chaine du milieu communautaire. On commence par traiter la demande du client qui peut être soit une nouvelle prescription, soit une demande de renouvellement. On va préparer sa prescription, puis la faire valider et analyser par le pharmacien. Ensuite, on la remet au patient.
Toutes ces étapes ont des spécificités importantes. Par exemple, pour accueillir le patient, on a des cours de psychologie où on apprend à interagir avec la clientèle. On travaille avec différents types de clientèles. Avec la clientèle malade ou fragile, on doit choisir les bons mots! Je pense par exemple aux jeunes femmes qui ont fait une fausse couche. Il faut savoir poser les bonnes questions pour comprendre la situation. Il faut faire attention! C’est aussi pratique de savoir quels sont les noms des médicaments pour prévenir des situations délicates.
Dès l’accueil du patient, il y a beaucoup de données cliniques qu’il faut prendre en considération. Parfois, les gens viennent nous demander de l’aide. Il faut savoir si leurs symptômes sont spécifiques à une situation d’urgence. Parfois, le patient pense avoir des signes normaux, puis tu te rends compte que ça ressemble à un AVC.
La préparation des médicaments est aussi une grosse étape dans la pharmacie. Il faut savoir comment les conserver, comment les garder. Il y a plusieurs types de médicaments. Par exemple, les narcotiques sont très réglementés. Dans la technique, on nous montre comment se fier à la loi parce que ce sont des registres particuliers. Il y a aussi des sections de médicaments dangereux pour lesquels plusieurs mesures doivent être respectées. Ensuite, il y a des préparations magistrales. On doit préparer des médicaments qui n’existent pas sur le marché et faire des recettes. La préparation, c’est un gros morceau de la pharmacie.
À la fin de la chaine, le pharmacien valide ce qu’on a préparé pour chaque patient. Il s’assure que c’est la bonne chose pour le patient, que la thérapie prescrite par le médecin est adaptée au patient, selon son dossier.
Avec la technique, c’est le fun qu’on développe des connaissances sur les médicaments. En connaissant mon patient, ça me permet d’interagir avec le pharmacien à l’avance. Les personnes qui n’ont pas notre formation n’auront pas ces connaissances. Donc, ça apporte quand même beaucoup d’aide au pharmacien.
L’entreposage des médicaments et la gestion de la livraison font aussi partie de nos apprentissages. Parfois, les patients doivent recevoir leur médicament à la maison. D’autres fois, ils viennent le chercher. On a différents conditionnements de médicaments comme les piluliers, des petites dosettes que j’appelle souvent les petits shooters.
On a des cours qui nous montrent à préparer les médicaments, à comprendre leur fonctionnement, à savoir quels médicaments on utilise selon les conditions. C’est très complet ! Juste pour le volet communautaire, il y a beaucoup de choses à apprendre !
Quels secteurs d’activité as-tu découverts dans ta formation?
Il y a deux types de chemins en pharmacie : il y a le milieu communautaire, où les gens vont prendre leurs médicaments à la maison, et le milieu hospitalier, pour les patients qui sont hospitalisés. Ce sont deux mondes complètement différents.
Le milieu communautaire touche plus le public. On va travailler avec les gens, apprendre à parler avec les gens. Parfois, les gens sont inquiets ou sont malades. Parfois, ça peut coûter cher les médicaments.
Dans le milieu hospitalier, tu travailles plus avec les médecins et les infirmières. Tu es souvent au sous-sol pour faire de la préparation, regarder les dossiers. Il y a peu de contacts avec le patient dans ce milieu, je trouve.
J’ai plus d’expérience en milieu communautaire mais, dans le programme, on voit les deux. C’est le fun parce que j’ai pu découvrir l’autre partie de la pharmacie. Est-ce que ça va me faire changer d’idée pour aller travailler dans ce milieu-là? Peut-être, je vais voir avec les stages. Pour l’instant, le milieu communautaire reste ma préférence.
Il y a le milieu des laboratoires aussi, comme Pfizer, Moderna, avec les vaccins qu’on a eus pendant la Covid. On peut travailler aussi dans ce type de milieu là.
À l’école, on se concentre vraiment sur les milieux communautaire et hospitalier. On a des laboratoires qui reproduisent le milieu de travail. C’est vraiment ça qui m’a donné envie d’étudier dans le domaine.
On sait qu’il y va y avoir beaucoup de choses à travailler quand on va sortir du programme. Les pharmaciens nous attendent grandement.
Tu travailles déjà en pharmacie communautaire. Dirais-tu que ta formation t’aide déjà dans ton travail?
Mes connaissances font déjà une différence dans mon travail. Je le remarque surtout au niveau de la chaine de travail avec les pharmaciens. Je peux préanalyser certaines situations et savoir si le pharmacien doit regarder une situation rapidement ou si ça peut attendre. Je peux déterminer s’il faut intervenir d’une autre façon avec le patient et rapidement informer le pharmacien. C’est sûr que notre formation est technique. On ne sera pas des pharmaciens non plus! Les tâches cliniques sont réservées aux pharmaciens, mais nos connaissances nous permettent de prioriser. Chaque personne va considérer sa situation comme étant différente. On est capable de porter un jugement pour prioriser les dossiers. Par exemple, si on reçoit des résultats de laboratoires à la suite de prélèvements sanguins et que le patient a un faible taux de potassium qui peut être dangereux pour sa condition, on devra intervenir plus vite, puisque ça pourrait nuire à la condition du patient. On vient beaucoup aider les pharmaciens pour qu’ils se concentrent sur leur partie clinique.
Les pharmaciens vont bientôt devoir réaliser plus de tâches cliniques confiées par le gouvernement. Ils ont donc besoin d’un meilleur soutien en pharmacie.
Qu’est-ce que les techniciens vont apporter, selon toi, dans les pharmacies communautaires?
Les techniciens vont apporter un très gros soutien aux pharmacies communautaires. Les pharmaciens ont besoin de quelqu’un sur qui s’appuyer, pour s’assurer que les démarches sont bien faites. On pourrait dire au patient: « Prenez trois Tylenols, puis ça va être correct. » Mais non, ce n’est pas correct. Sa condition, son foie ou sa maladie font qu’il ne peut pas prendre trois Tylenols. Les pharmaciens veulent pouvoir compter sur des personnes ayant développé un jugement clinique et des connaissances, qui pourront les appuyer, s’assurer que toutes les démarches sont bien faites, que tout ce qui est demandé par l’Ordre des pharmaciens soit appliqué pour la sécurité des patients.
La technique va vraiment permettre, je crois, de laisser plus de temps aux pharmaciens pour effectuer le travail clinique de la pharmacie. Par exemple, ils vont pouvoir ajuster des thérapies et aider le patient au lieu de le laisser aller dans le système de santé déjà très engorgé. Le pharmacien a toutes les qualités et compétences pour ajuster un médicament pour la pression, selon les résultats de tension que le patient prend lui-même à la maison. Même chose pour les résultats de glycémie! Le problème, c’est qu’ils manquent de temps! Parfois, il y a seulement un pharmacien la fin de semaine pour gérer les conseils, les ajustements de thérapie, les sorties d’hôpital, etc. Ils ont vraiment besoin de quelqu’un qui pourra au moins leur dire: « J’ai analysé ça, je crois qu’on pourrait faire ça, qu’est-ce que tu en penses ? » Déjà, on a fait un bon bout de chemin sur un travail qui pourrait prendre jusqu’à une heure au pharmacien qui doit souvent interrompre sa tâche!
Comment me décrirais-tu l’ambiance dans tes cours?
L’ambiance dans les cours est vraiment bonne. Nos profs sont des pharmaciens qui savent ce qu’ils font. Ils savent ce que les milieux vont avoir besoin. Ils savent quoi nous enseigner.
Tous les élèves sont vraiment intéressés par la matière. J’aime vraiment l’ambiance en classe.
Comment décrirais-tu tes enseignants?
Les enseignants en Techniques de pharmacie à Rosemont sont la plupart des pharmaciens. Chaque pharmacien a son expérience, soit en milieu communautaire ou hospitalier. Les pharmaciens vont souvent enseigner dans le milieu où ils ont travaillé. Donc, un pharmacien communautaire va enseigner comment les médicaments sont conditionnés et leur circuit dans le milieu communautaire. La même chose pour le milieu hospitalier.
Certains enseignants vont venir nous enseigner un peu plus les lois et la manière dont les médicaments doivent être classés. C’est la partie juridique d’une pharmacie.
On a aussi des cours d’administration, de psychologie et de biologie. Ce sont des enseignants de ces disciplines qui les enseignent. Le cours de biologie a été l’un de mes cours préférés. On voit vraiment le corps humain!
Que mes profs soient pharmaciens, ça amène quand même une petite touche de plus, parce qu’on sait vraiment qu’ils vont nous enseigner ce que les pharmaciens vont avoir besoin. Ils connaissent le milieu et les besoins du milieu. Ce sont les meilleurs pour le faire! Ils savent ce que les pharmaciens ont besoin.
Ils sont tous là pour nous. Quand on a des questions, ils sont présents. Leur bureau est juste à côté. On sait où les trouver. Ils ont beaucoup de disponibilités aussi. Les locaux sont souvent ouverts si on a des questions ou si on veut aller réaliser des tâches parce qu’on a manqué de temps pendant les cours.
Ils font aussi beaucoup d’activités en dehors des cours. Par exemple, on a eu des salons où des pharmacies sont venues nous voir. On va avoir une remise de bourses bientôt. Les enseignants sont vraiment impliqués dans la technique, puis ils veulent que la technique fonctionne. Ils veulent qu’on aille sur le marché et qu’on aime ce type de travail, parce qu’on a vraiment besoin de techniciens sur le marché en ce moment.
La vie étudiante
Si tu pouvais donner un seul conseil à une personne qui commence le cégep, que lui dirais-tu?
Mon conseil est d’éviter de procrastiner. C’est la pire des idées! Par expérience, ma première session m’a donné un petit choc. La session dure quand même 15 semaines, mais ce n’est vraiment pas beaucoup quand on y pense! Il faut réaliser nos tâches selon ce que les profs demandent et essayer de prendre de l’avance. En Techniques en pharmacie, il y a quand même beaucoup de choses à apprendre par cœur, des cours de biologie, des cours pratiques… Il y a beaucoup d’étude et de livres à lire. Ça prend quand même une bonne organisation. Moi, sans mon agenda, je ne pourrais pas survivre!
Je crois qu’il ne faut pas prendre ça à la légère. On n’a plus nos profs du secondaire qui vont nous dire quoi faire. On est vraiment plus autonome, puis on doit réaliser nos devoirs.
Après le cégep
Où te vois-tu dans 5 ans?
Dans cinq ans, je me vois peut-être au même endroit que je suis en ce moment. Je travaille déjà en pharmacie communautaire. J’aime beaucoup le milieu et j’apprécie mes collègues et mes patients. Je les connais. Pour l’instant, je ne me vois pas ailleurs.
C’est sûr que dans la technique, on a vu d’autres milieux. Le milieu hospitalier m’intéresse. J’ai hâte, avec les stages, de voir ce que ce milieu-là peut m’apporter. Je le connais moins bien. Est-ce que je vais trouver une particularité qui va me faire changer d’idée? Peut-être. Mais pour l’instant, j’aime vraiment mon milieu avec mes patients, mes collègues. Je sais que je vais apporter beaucoup à mon milieu quand je vais avoir mon diplôme. J’ai vraiment hâte de participer encore plus! C’est vraiment gratifiant de dire qu’on va changer les choses! C’est une nouvelle ère pour les pharmacies au Québec. Dans les autres provinces, il y a déjà des techniciens. On est peut-être un peu en retard, mais on va faire avancer les choses, je crois.