Celles et ceux que la poésie habite trouvent chaque année un lieu privilégié où dévoiler leurs œuvres. « Pour l’instant » est un recueil intercollégial de poésie qui ouvre ses pages aux jeunes auteurs des cégeps.
Comment participer
- Les étudiants de l’enseignement régulier peuvent y participer;
- Il suffit de présenter un poème dactylographié en français, à simple interligne, et qui ne doit pas dépasser 36 lignes, titre inclus;
- Le thème du poème est entièrement libre;
- Un étudiant peut soumettre jusqu’à 3 poèmes par session.
Comment soumettre un poème
- Les poèmes soumis feront l’objet d’une sélection auprès d’un jury pour avoir la possibilité d’être publié dans le recueil intercollégial de poésie 2024-2025. La date limite demeure à confirmer
- Les poèmes doivent être envoyés par courriel à megascon@crosemont.qc.ca en y indiquant prénom, nom, numéro étudiant, adresse postale et numéro de téléphone;
- Il faut indiquer le titre en gras au-dessus du poème. Si le poème n’a pas de titre, merci d’indiquer « Sans titre ».
Un jury local sélectionnera les trois poèmes à chaque automne qui seront soumis au concours national et automatiquement publiés dans le recueil de poésie « Pour l’instant », qui paraitra en mai.
33e édition : lancement du recueil le 10 mai 2025, au Collège Ahuntsic
Le concours national récompense les auteurs des trois meilleurs poèmes parmi tous ceux qui auront été envoyés par les différents cégeps:
- 1er prix : 650 $
- 2e prix : 400 $
- 3e prix : 250 $
Des exemplaires du recueil de poésie « Pour l’instant » sont disponibles gratuitement au local F-387 ou au local F-375.
Pour l’édition 2023-2024, les trois étudiants gagnants du Cégep de Rosemont sont :
- Kacem Khilaji, pour son poème Qui donc y croit?
- Raphaël Boulerice-Jackson, pour son poème Sans bruit
- Alexandrine Lebeau, pour son poème Treviso
Les trois gagnants du Cégep remportent une carte-cadeau du Café étudiant d’une valeur de 20 $.
Voici les textes lauréats du Cégep:
Qui donc y croit?
Postmoderne en profil
Rit enterrant l’utile
Sédentaire et délébile
Dette d’hier, l’enfer se faufile
Futilité: le cancer du colonisateur
Fini et alité, fesses assises, transfixé face à son ordinateur
Le voilà faisant fi de la vie
Souhaitant s’voir brillant
Sur l’écran
Tween viré ver à soie virtuel
Tourné vers soi, vidé d’son spirituel
Actions valorisées par son spleen contextuel
Vaste sacrifice cynique
Chaque soir passé à s’aimer l’éthique
Stické sur le trip
De streamer sur Twitch
Niveau civique, c’est asphyxié dans le Styx que ça finit
Les tic et les tocs d’une ère en perdition
Sans père ni mère la sédition
Apparaît seule solution
À qui est ado et s’traîne à dos d’âne
Endormi, l’âme forcée
De se faire fourmi
De foncer en bétail vers l’infâme
Marché du travail
Or la fable est sans morale
Car ici-bas s’est imposée la cigale
En final idéal
La faille est dans l’décor, le plateau mort
Les projecteurs sociaux sont passés par-dessus bord
Tous à babord
Cap sur le corps du rêve nord-américain devenu cauchemar
Dès lors ci-gît las, et là, l’espoir
Quiconque encore y croit dort
-Kacem Khilaji
Sans bruit
Cette mélodie dans mes oreilles
Ce souffle glacial que je respire
Ce reflet sur mon visage
Ce froid sur mon poignet
Ces pensées m’envahissent
S’accrochant à mon âme
Perdu dans les abîmes
Je cherche la volonté
Avec un mouvement vif
Cette fontaine macabre jaillit
Le liquide écarlate couvrant mes pas
Ces larmes disparaîtront
Avec la rosée du matin
Nul ne saura
-Raphaël Boulerice-Jackson
Treviso
Une soirée glauque, une escapade obscure bercée de coeurs amoureux comblés battant à l’unisson.
Traverser la ville médiévalement imprégnée, portée de pas incertains mais intrépides, de regards attentifs et ébahis, l’ouïe alerte et spectatrice, nous débusquons, pierre par pierre, cet espace imprégné des temps passés.
Les âmes et songes étourdis, mais décidés, nous nous enfonçons dans la noirceur invitante des lieux.
Au fil des pierres imbriquées d’histoire guidant et portant notre passage, un frisson parcourt notre échine à la vue obscure des imposantes forteresses regorgeant de mystères et de secrets avalés, oubliés, chuchotant des mots anciens et inaudibles sous nos pieds, partageant des songes palpables à nos oreilles et étourdissant nos cœurs aux aguets.
Sous l’ombre de nos regards curieux scrutant et dégustant tout sur leur passage, les vies nocturnes défilent, filent, discutent, couinent et se faufilent.
Nous avalons l’instant présent, nous offrons une halte au temps défilant, de notre fine présence posée.
-Alexandrine Lebeau
Renseignements
Marie-Ève Gascon, conseillère à la vie étudiante
Local F-375 (Carrefour)
514-376-1620 poste 7425
megascon@crosemont.qc.ca