Le Cégep de Rosemont a rencontré Alyson, une finissante du programme Techniques de thanatologie. Découvre ce qu’elle a apprécié de sa formation et du cégep!
Le cheminement scolaire
Parle-moi un peu de ton parcours, avant de t’inscrire au Cégep de Rosemont?
Je suis allée au cégep en sortant du secondaire, dans un autre programme qui ne m’a pas convenu. Ensuite, j’ai travaillé dans le domaine des télécommunications puis en gestion pendant plusieurs années. Mais j’avais toujours en tête le programme de thanatologie. C’est un programme qui m’a toujours intéressée.
Durant la pandémie, ça a été le moment où je me suis dit: « Bon, est-ce que je me lance? C’est maintenant ou jamais. »
Je me suis lancée durant la pandémie pour faire mon retour à l’école.
Le visage humain du Cégep
Comment décrirais-tu l’ambiance qui existe au Cégep de Rosemont?
J’ai fait un retour aux études. Quand j’ai remis les pieds au Cégep, j’étais inquiète, mais j’ai trouvé que le Cégep de Rosemont était très accueillant.
C’est très accueillant au niveau de la diversité, mais c’est aussi accueillant au niveau des différences d’âge, j’ai trouvé.
Je me suis sentie aussi bien que la première fois que j’ai mis les pieds dans un cégep, quand j’avais l’âge de mettre les pieds dans un cégep.
J’ai senti que sur chaque étage ici, les gens sont souriants, accueillants et curieux. Je trouve que c’est un cégep qui est chaleureux.
Des agents de sécurité qui nous accueillent le matin aux enseignants que l’on croise, aux techniciens, aux techniciens en loisirs, les gens sont chaleureux. Ils sont heureux de voir qu’on est là et d’interagir avec nous au quotidien.
L’excellence des programmes
Comment as-tu découvert le domaine de la thanatologie?
J’ai eu le malheur de perdre beaucoup de gens dans ma jeunesse et j’ai toujours vécu des expériences vraiment positives dans les salons que j’ai visités, avec les directeurs de funérailles qui étaient là.
Comme le décès est tabou dans notre société, j’avais une grande curiosité par rapport à cela.
En 5e secondaire, quand est venu le temps de choisir ma carrière, j’en avais parlé avec mon conseiller d’orientation. Ce qui était sorti de cette profession, c’est la relation d’aide. C’est un merveilleux métier de relation d’aide, je trouve. Et c’est ce qui m’intéressait beaucoup là-dedans.
En plus de l’aspect scientifique, de la chimie, de la physique et de tout ce qui touche au laboratoire, c’est l’aspect humain de la relation d’aide qui m’intéressait énormément.
Maintenant que ton parcours dans le programme s’achève, dirais-tu que la formation a répondu à tes attentes?
Ça a répondu à beaucoup plus que mes attentes! C’est un programme qui m’a montré que le métier est encore plus humain que ce à quoi je m’attendais. Le contact avec les familles, le contact avec les défunts, la dignité qu’il y a dans ce métier-là, c’est venu répondre à beaucoup plus que mes attentes. C’était quelque chose de tellement vague avant de me lancer dans le programme… Les gens ne connaissent pas le programme Techniques de thanatologie ni la profession de thanatologue. On a tous notre propre idée, mais, en me lançant dedans, j’ai vu que c’est un métier qui est rempli de lumière, en fait. C’est ce qu’on voit dans le programme, c’est que c’est rempli de lumière. J’aime beaucoup.
Comment décrirais-tu les cours? Qu’est-ce que vous apprenez dans le programme?
Dans le programme, on apprend beaucoup de choses. On va apprendre de A à Z le corps humain. On parle énormément de l’anatomie pour comprendre comment le corps fonctionne et nous permettre ensuite de travailler avec un défunt.
La manière dont le corps fonctionne de son vivant va avoir un impact sur comment on va travailler avec cette personne-là, une fois qu’elle est décédée.
Par exemple, on va travailler d’une façon avec une personne de 20 ans qui est en santé, qui n’a jamais eu aucun problème, qui a un système vasculaire en parfaites conditions. Avec une personne qui a été longtemps malade, qui est amaigrie, qui a eu beaucoup de médicaments, de la chimiothérapie peut-être, il peut y avoir des interactions chimiques avec nos produits. Donc, de connaitre ces informations-là, c’est important pour pouvoir lui donner les meilleurs traitements possibles et pour avoir le meilleur résultat possible pour sa famille.
On apprend aussi beaucoup au niveau de la communication et du contact humain. On apprend énormément sur le deuil, sur la façon de communiquer avec une personne qui est en deuil pour bien l’accompagner, bien l’épauler dans son cheminement.
Puis, on s’y attend un peu moins, mais on a aussi des cours de physique pour comprendre le fonctionnement de notre équipement.
C’est vraiment un programme qui nous apprend le métier de A à Z et c’est ce qui est intéressant aussi.
Comment me décrirais-tu l’ambiance dans tes cours?
Dans nos cours, l’ambiance est drôle et légère parce qu’on a la chance d’être un petit groupe.
On a les mêmes enseignants du jour tout au long du programme, donc il y a des liens qui se créent.
Même si on est dans un programme qui est rigoureux et difficile par moments, l’ambiance est conviviale, joviale et agréable.
On parle entre nous, on parle avec nos enseignants. On a tous en tête que notre propre réussite passe par la réussite de nos collègues, et que la réussite de nos collègues passe par notre réussite. Il y a donc un bel esprit d’équipe qui se développe durant le programme.
Ça fait des cours qui sont très agréables, qui passent beaucoup plus vite.
Comment décrirais-tu tes enseignantes?
Elles sont toutes extraordinaires. Je vais vraiment m’attarder aux professeures techniques du programme. Ce sont des enseignantes qui sont passionnées et avenantes.
Je trouve qu’elles ont vraiment une connaissance de la thanatologie qui est extraordinaire. Elles ont des années derrière leur cravate, mais elles ont aussi une connaissance de l’enseignement et savent comment transmettre leur savoir. On peut voir qu’elles ont vraiment notre réussite à cœur.
Quand on s’assoit dans leur classe, ce qu’elles veulent, c’est nous remettre un diplôme trois ans plus tard. C’est ça qu’elles veulent. C’est ce sur quoi elles travaillent avec nous pendant les trois années. Elles nous accompagnent et nous font grandir.
Elles sont tellement à l’écoute.
Moi, je les ai trouvées extraordinaires.
Elles sont là pour les élèves. Elles répondent à leur message, elles posent des questions et elles s’intéressent à notre réussite, autant que nous, on est intéressés par notre réussite.
On est très chanceux de les avoir.
Quelles enseignantes ont marqué ton passage à Rosemont?
Toutes. On est un petit groupe, donc on a eu la chance de développer des liens avec nos enseignantes.
Sophie, qui est la directrice du programme, c’est une femme qui demande une rigueur extraordinairement élevée. C’est une femme qui a de hautes attentes. Elle m’a montré comment atteindre ces niveaux-là de réussite.
Elle dit toujours: « Il n’y a pas de questions niaiseuses. » Elle a une douceur dans sa force, puis dans sa rigueur, que je trouve vraiment géniale.
Il y a aussi Alice, qui est ma gestionnaire de stage actuellement.
C’est une personne qui est tellement douce, tellement avenante, tellement pleine de bonté. Elle t’accompagne dans ton stage, s’assure que tes suivis sont faits, que tu es bien.
En fait, c’est ça, c’est que chacune des enseignantes du programme s’assure qu’on est bien dans notre programme.
Malgré le fait que ce soit rigoureux, que ce soit difficile, elles s’assurent toutes qu’on est bien, que l’on comprend, puis qu’on veut continuer d’avancer.
Que ce soit Sophie, Alice, Cynthia, même au laboratoire, Marie-Ève, ce sont toutes des personnes qui sont là pour nous. Elles ont toutes fait une grosse différence pour moi. Elles m’ont toutes appris un petit quelque chose.
Joanie et Marie-Pierre sont aussi là pour nous. Elles ont toutes une façon d’enseigner qui est différente, mais elles partagent la même passion.
Elles ont toutes fait une différence dans mon cheminement et elles ont toutes une partie à jouer dans ma réussite.
Peux-tu me parler de tes stages?
Notre dernière année, c’est une année de stage. On est donc encore en apprentissage et en application de ce qu’on a appris.
Les responsabilités vont varier selon notre zone de confort, selon la zone de confort du centre de stage qui nous accueille également.
On n’est pas laissés à nous-mêmes, on est accompagnés dans tout ce qu’on fait chaque jour.
En centre de stage, c’est sûr qu’on veut tout expérimenter : on veut s’asseoir avec des familles pour les accompagner, on veut travailler au centre de soins, dans le laboratoire, s’occuper des défunts. Ceux qui ont la chance de travailler dans un centre de stage où il y a de la crémation, ils ont la chance de s’occuper d’un four crématoire également, de s’occuper des centres des défunts, des mises en urne.
On touche donc à tous les aspects du métier durant nos stages pour vraiment mettre en pratique ce qu’on a appris et apprendre de nouvelles techniques aussi.
Qu’as-tu le plus aimé de ton programme?
Ce que j’aime le plus, c’est vraiment la relation d’aide. C’est de savoir qu’on accompagne une famille, du moment où elle nous appelle pour nous prévenir du décès d’un être cher jusqu’au moment où on fait la mise en terre ou la mise en niche au columbarium. C’est cet accompagnement-là que j’aime le plus.
On amène un petit peu de lumière dans des moments difficiles, on guide les familles dans des étapes qui sont compliquées et qu’elles ne comprennent pas ou n’ont pas nécessairement envie de comprendre.
Une chose que je dis souvent, c’est: « Une personne à qui l’on ne veut jamais avoir à faire confiance, c’est un thanatologue. » On ne veut pas avoir besoin de remettre notre confiance à un thanatologue, de lui confier la personne qu’on aime, mais il y a un moment où l’on n’a pas le choix et d’être en mesure de rendre cette procédure-là la plus légère possible pour une famille, c’est une des choses que j’aime le plus.
Comment décrirais-tu ta profession à une personne qui ne connait pas du tout le domaine?
Je pourrais reprendre les mots d’une de mes enseignantes de philosophie qui a dit: « Un thanatologue, c’est un spécialiste de la mort. »
J’ai trouvé ça beau comme appellation. En fait, un thanatologue, c’est quelqu’un qui travaille dans le domaine funéraire, puis on a le thanatopracteur qui va travailler avec le défunt directement.
Donc, il y a plusieurs étapes, plusieurs sous-métiers dans le métier de la thanatologie.
On s’occupe d’une famille qui est dans le deuil. On la guide au travers des procédures, que ce soit au niveau gouvernemental ou au niveau funéraire.
On s’occupe aussi de la personne défunte. De son lieu de décès, on la transporte au centre de soins, on lui donne ses derniers soins, on lui remet sa dignité dans ce processus, tout en guidant sa famille jusqu’à la fin des funérailles.
C’est vraiment le métier du thanatologue d’être un travailleur de la mort, tout simplement.
Quelles sont selon toi les qualités essentielles pour être une bonne thanatologue?
Je pense que ça prend de l’humanité pour être un bon thanatologue, pour pouvoir bien accompagner les familles.
Savoir que la personne de qui je m’occupe aujourd’hui, c’est le père de quelqu’un, c’est la mère de quelqu’un, c’est le conjoint de quelqu’un.
Ça prend une grande humanité pour être capable d’accomplir ce métier-là.
Une autre qualité essentielle serait aussi d’avoir une curiosité parce qu’il y a tellement de choses à apprendre, tellement de choses à voir, tellement de choses à savoir. C’est un programme qui, une fois le diplôme obtenu, oblige une formation en continu parce que c’est un domaine qui change constamment. Il y a de nouvelles techniques qui arrivent et une grosse partie sur la législation peut changer également. Donc, ça prend une curiosité, ça prend une soif d’apprendre.
La vie étudiante
Que retiens-tu de ton passage au Cégep de Rosemont?
De mon passage à Rosemont, je vais retenir que tout est possible.
Je vais retenir que, quand on a un but ou un rêve, les gens autour de nous vont travailler à nous aider à le réaliser et à vraiment nous former pour qu’on puisse partir du collège en étant une personne à part entière, un employeur à part entière, un travailleur à part entière… pour qu’on soit complet.
Si tu pouvais donner un seul conseil à une personne qui commence le Cégep, que lui dirais-tu?
Le meilleur conseil que je pourrais donner à quelqu’un qui veut se lancer dans le programme, c’est d’avoir une ouverture et une curiosité, puis d’embrasser chaque nouvelle étape du programme à bras ouverts. Je conseillerais d’accueillir chaque nouvelle information et de croire que cette information-là va être utile et se placer au bon endroit, au bon moment dans ton cheminement scolaire.
À une personne qui commence le cégep pour la première fois, je lui conseillerais de faire preuve de rigueur et de ne pas avoir peur.
Les gens qui sont ici au Cégep sont là pour elle, pour sa réussite.
Il ne faut pas avoir peur de tendre la main, de poser des questions et d’aller chercher l’aide qui est offerte pour être capable de faire son cheminement le plus facilement possible.
Après le cégep
Quelle profession te vois-tu exercer dans 5 ans?
Peut-être enseignante. Je trouve extraordinaire de voir que pour enseigner dans le programme, il faut être thanatologue et il faut travailler dans le métier.
Puis j’ai cette passion-là de partager ce que j’ai appris, de partager les expériences positives que j’ai vécues, d’amener le programme plus loin encore, que ce soit encore plus poussé, plus personnalisé.
Donc, revenir ici, enseigner, c’est quelque chose que j’aimerais dans cinq ans, peut-être. Mais je me vois aussi être cheffe de laboratoire dans mon salon funéraire.
Je me vois continuer de m’occuper des défunts, continuer d’accompagner des familles et de créer des liens avec ces familles-là pour qu’elles reviennent me voir quand ça va moins bien.
C’est là que je me vois dans cinq ans.