Le programme Techniques d’inhalothérapie au Cégep de Rosemont selon Adam

Le Cégep de Rosemont a rencontré Adam, un finissant du programme Techniques d’inhalothérapie. Découvre ce qu’il a apprécié de sa formation et du cégep!

Le cheminement scolaire 

Comment as-tu découvert la profession d’inhalothérapeute?

Après la pandémie, une fois que ça a commencé et tout, il y a eu beaucoup d’emphase sur le personnel de la santé, surtout les inhalothérapeutes. Ce sont eux qui prenaient en charge les cas de décompensation de Covid. En temps de Covid, j’ai eu la chance de travailler en santé publique et c’est là que j’ai vraiment été exposé au travail de l’inhalothérapeute.

Comment tu as décidé d’étudier en inhalothérapie?

De formation de base, j’étais microbiologiste. J’ai eu la chance de travailler dans mon domaine, je travaillais un peu en recherche et tout. J’ai réalisé assez rapidement que c’était beaucoup de littérature, pas beaucoup de laboratoires, alors j’ai décidé de changer de carrière.

Quand je travaillais en santé publique, j’étais en contact avec des inhalothérapeutes. Je me suis dit: « Ça a l’air d’être quand même pas mal, il y a beaucoup d’actions. » C’était vraiment un gros contraste avec le domaine de la recherche. Je pense que je suis plutôt une personne qui veut s’impliquer physiquement et travailler avec des patients directement.

Maintenant que tu as étudié deux ans dans le programme, dirais-tu que tu as pris une bonne décision?

Ouais, absolument! Plus j’étudie, plus je comprends que c’est vraiment un domaine qui est très ample. Plus je suis en contact avec des professionnels, plus je vois comment les inhalothérapeutes travaillent sur le chantier, on va dire, et plus je suis convaincu que c’est un bon choix et que ça me donnera aussi beaucoup de flexibilité pour le futur. C’est tellement de domaines, c’est tellement vaste!

Par exemple, si je veux un travail avec beaucoup plus d’actions, je pourrais aller en urgences, aux soins intensifs ou en soins critiques. Si je veux quelque chose qui soit plus stable, un travail de 9h à 17h, je pourrais aller en fonction pulmonaire ou travailler dans des cliniques pour l’apnée du sommeil. J’aime cette flexibilité et j’aime toujours garder des choix devant moi.

Même si je trouve que je suis une personne qui aime les soins critiques, rien ne me garantit que dans quelques années, je ne serai pas intéressé à aller faire de la réadaptation pulmonaire, travailler avec du monde sur des projets à long terme. J’aime avoir cette flexibilité de pouvoir, en ayant la même formation, avoir l’option de travailler dans beaucoup de domaines.

Le visage humain du Cégep 

Comment décrirais-tu l’ambiance qui existe au Cégep de Rosemont?

Je considère que j’ai quand même la chance d’avoir eu des études à l’extérieur du Canada de haut niveau universitaire. Puis, maintenant que je suis revenu au cégep, je dois dire que je trouve que c’est plus chaleureux, plus accueillant, plus humain, dans le sens que l’université, c’était beaucoup plus sec.

Je pense aussi que les enseignants à l’université peuvent être très bons en ce qui concerne leurs connaissances techniques, dans leur domaine, mais ça se peut que la pédagogie ne soit pas vraiment leur point fort. On retrouve des chercheurs qui sont très bien dans leur domaine, mais ils ne sont pas forcément de bons éducateurs.

Je trouve qu’ici, honnêtement, que ce soit du côté de l’administration ou du côté de mes enseignants, l’approche est vraiment humaine. Je sens vraiment que je suis beaucoup plus proche de mes camarades de classe ou de mes enseignants, comparé à l’éducation que j’ai eue à l’université.

L’excellence des programmes 

Comment décrirais-tu les cours? Qu’est-ce que vous apprenez dans le programme?

Ça a été une évolution. Au tout début, les cours étaient beaucoup plus axés sur la théorie. On nous donne la chance de faire un stage au tout début, juste pour confirmer un peu notre choix. C’est très difficile de faire le tour de toute la profession en quelques stages de quelques jours, mais ça te donne déjà une idée pour savoir si tu veux toujours continuer en inhalothérapie ou pas.

Les cours au début nous donnent une base solide en biologie, en physiologie et chimie, bien sûr. On peut essayer de t’enseigner toutes les techniques, tous les soins, mais si tu ne connais pas ce qui est la base, la biologie qui est derrière, ça sera très difficile d’être un bon clinicien et d’avoir un bon jugement clinique sur les situations qu’on va avoir devant nous.

Ensuite, on commence à découvrir les instruments et à voir comment on va les utiliser. On commence à voir l’effet de l’oxygène, de l’oxygénothérapie… Ce n’est rien d’intimidant au début. Il y a une progression qui t’amène en deuxième session ou en deuxième année, où ça va commencer à être beaucoup plus en application.

Au début, on a un laboratoire par semaine. Ça monte tranquillement jusqu’à trois ou quatre par semaine en deuxième année pour te rendre à la troisième année où ça va être que des stages. Là, c’est à toi de te lancer parce que tu te retrouves en milieu hospitalier!

Dépendamment des stages, ça peut être en milieu hospitalier ou ça peut être des soins à domicile où tu te rends chez des patients qui ont une limitation et qui ne peuvent pas se rendre au centre hospitalier.

Comment me décrirais-tu l’ambiance dans tes cours?

On travaille dans une ambiance où on voit que tout le monde donne le meilleur de lui-même, pas seulement du côté de mes camarades, mais aussi de mes professeurs. Je les vois et ça se sent vraiment que mes professeurs veulent vraiment que leurs étudiants aient du succès, qu’ils puissent graduer et commencer à travailler dans le domaine.

Donc, je sens vraiment qu’il y a une bonne énergie positive et ça m’entraine à faire du mieux que je peux.

Des profs peuvent parfois être très exigeants, mais c’est normal, étant donné qu’on est des thérapeutes! Il faut vraiment être très rigoureux dans ce qu’on fait. Il y a des répercussions aux choses qu’on va faire et ç’est normal que les exigences soient très hautes sur notre rigueur, sur notre travail.

Peux-tu me parler de tes stages?

Donc, j’ai eu la chance de faire quand même plusieurs stages. Le premier stage, c’est juste un stage d’observation. On va te donner la chance d’aller voir ce que ça veut dire d’être un inhalothérapeute. Donc, en général, tu vas accompagner un inhalothérapeute, que ce soit aux soins intensifs, au bloc opératoire et même aux étages des hôpitaux. Ce sont des soins qui sont un peu moins critiques, des soins qui sont un peu plus sur du long terme, pour la récupération des patients. On te donne la chance de vraiment voir comment ça se passe.

Moi, j’ai eu la chance durant mon premier stage de déjà décrocher un poste. Ça, c’est aussi l’une des caractéristiques de notre programme. Les besoins sont immenses! Et c’est très dur pour les centres hospitaliers de combler le besoin. Donc, c’est relativement facile de trouver des postes dès la première année. Tu commences à travailler un tout petit peu. Pas de soins au début, mais tu peux commencer les premières années, par exemple, à réarranger des ventilateurs, puis commencer à aller de plus en plus vers des soins simples et tout.

Les prochains stages qui viennent nous permettent de faire plus de soins. On travaille auprès des patients à l’étage, donc on parle de patients qui sont relativement stables, mais qui ont quand même besoin d’aide pour leur traitement. Donc, ce sont des soins de base.

Le stage de réadaptation pulmonaire vient aussi en deuxième année. Là, ça te donne une autre facette de la profession. Ce sont plus des patients qui ont eu des séquelles d’une de leurs pathologies et qui suivent un traitement à long terme. On essaie de les rendre le plus indépendants possible, de leur donner le plus d’autonomie. On utilise des techniques respiratoires qui vont leur permettre de gérer leur énergie durant la journée. Par exemple, des gens qui sont vraiment essoufflés à cause d’un tabagisme à long terme ou qui récupèrent d’une tumeur des poumons auront besoin de plusieurs mois de récupération, c’est une autre chose.

Les soins à domicile, c’est un peu comme la réadaptation, mais ce sont plutôt des personnes qui ont déjà passé par la réadaptation. Elles ont besoin de soins chez elles parce que ça a été calculé qu’il était mieux pour elles de recevoir leur traitement à domicile, comparativement au risque d’infection possible si elles vont à l’hôpital.

Il me reste beaucoup des stages à faire. En troisième année, ce sont principalement des stages au bloc opératoire, aux soins intensifs, à l’urgence. Ça s’en vient l’année prochaine pour moi.

Qu’as-tu le plus aimé de ton programme? 

L’une des choses que j’apprécie vraiment beaucoup à Rosemont, c’est l’accès qu’on a à de très grands professionnels de la santé. Par exemple, j’ai eu la chance, dès la première année, d’avoir le président de l’Ordre des inhalothérapeutes ici, au Québec, comme étant mon prof. On a des profs qui ont vu des choses, qui ont travaillé pendant des années et des années dans ce domaine. Ils connaissent ça comme leur poche, ça se voit, ça se sent.

En plus de ça, je trouve qu’ils ont une très bonne pédagogie. C’est sans exception.

D’une façon générale, le programme d’inhalothérapie est très gratifiant.  On va sauver des vies! Bien sûr, rien n’est parfait. Il y aura des hauts, il y aura des bas comme dans n’importe quelle profession. Mais, au minimum, à la fin de la journée, tu as au moins essayé (parfois on y arrive, parfois on n’y arrive pas) de littéralement sauver des vies.

Et je trouve que ça, c’est inestimable d’un point de vue humain.

Comment décrirais-tu ta profession à une personne qui ne connait pas du tout le domaine?

Pour quelqu’un qui ne connait pas la profession d’inhalothérapeute, je dirais que nous sommes des cliniciens dont le travail est axé majoritairement sur le système respiratoire. Bien sûr, cela implique que c’est de la naissance au décès. Tant qu’on respire, il y a le potentiel qu’on ait à être soigné par un inhalothérapeute.

Il y a des soins qui sont prodigués par l’inhalothérapeute en néonatologie, au bloc opératoire, en anesthésie, en assistance à l’anesthésie et en soins critiques. Donc, on parle d’urgence ou de soins intensifs, de patients qui sont très instables et qui ont besoin de beaucoup de soins.

Les inhalothérapeutes peuvent aussi travailler pour des cas d’apnée du sommeil et tout ce qui concerne les troubles du sommeil. C’est quelque chose qui relève aussi de notre système respiratoire et qui est sous la responsabilité des inhalothérapeutes.

La vie étudiante 

Participes-tu à des activités à l’extérieur de tes cours?

Oui, il y a un local qui est ouvert pour le monde qui veut juste venir faire de la musique. Moi, ça fait plus qu’une dizaine d’années que je joue de la guitare et l’ouverture de ce local pour des jams est l’une des meilleures choses qui me sont arrivées ici à Rosemont. C’est magnifique.

J’aime rentrer là-bas, que ce soit juste pour jammer moi-même ou avec d’autres étudiants. J’ai beaucoup de plaisir à rencontrer du monde à travers la musique. Tu sais que c’est du monde qui a déjà les mêmes intérêts que toi, surtout au niveau de la musique et tout.

Tu as du monde qui sont curieux et qui veulent juste venir essayer, qui n’ont jamais touché à une guitare et qui ne savent pas comment faire. J’aime leur enseigner, ça me fait absolument plaisir de le faire.

Après le cégep

Où te vois-tu dans 5 ans? 

J’aime l’action qui est dans le domaine. Je trouve le côté imprévisible vraiment stimulant. On a à prendre des décisions à des secondes près! Je me vois travailler dans les soins critiques. Donc, on parle de l’urgence ou des soins intensifs, là où le risque de décompensation est important.

Il y a aussi l’élément à l’urgence que tu ne sais pas ce qui se passe ou ce qui va venir. Il faut garder toutes les possibilités dans notre tête. J’aime beaucoup cette stimulation mentale d’avoir la pression à devoir stabiliser un patient là, tout de suite, et, en même temps, déjà commencer à penser à ce qu’on va faire une fois que la personne sera stabilisée, pour la rendre autonome et qu’elle puisse ressortir et reprendre sa vie.

L’un de mes rêves, à long terme, serait de revenir enseigner moi-même à Rosemont, dans mon programme.

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Techniques d’inhalothérapie

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