Vous reconnaissez-vous?
Sara est silencieuse et ses amis lui disent régulièrement qu’elle semble distraite et préoccupée. Tous savent qu’elle a du chagrin, car elle a perdu sa mère récemment, mais elle n’en parle jamais. Ils ne comprennent pas pourquoi elle n’a pas pleuré lorsqu’ils sont allés la voir au salon funéraire.
Depuis que sa sœur est décédée d’un cancer, Raphaël ne se reconnait plus. Il a de la difficulté à dormir, a perdu l’appétit et pleure plusieurs fois par jour. Cela fait des semaines que ça dure, et il commence à se demander s’il finira par retrouver une vie normale.
Comprendre le deuil
Le deuil, bien qu’il soit difficile et douloureux, est nécessaire pour accepter la perte d’un être cher et nous permettre de concentrer à nouveau nos énergies vers l’avenir.
Les manifestations du deuil sont différentes d’une personne à l’autre et d’un deuil à l’autre, car elles dépendent de plusieurs facteurs. Ainsi, la forme et la durée du deuil seront influencées par la relation entretenue avec le défunt et les circonstances de son décès.
La mort d’un proche entraine, selon les personnes, différents types de perturbations, sur le plan:
- Affectif (tristesse, colère, culpabilité, soulagement, solitude, etc.)
- De la pensée (confusion, difficulté de concentration, sentiment d’irréalité, souvenirs envahissants, idéalisation de la personne défunte, etc.)
- Physique (maux de tête, tremblements, fatigue, vide abdominal, etc.)
- Comportemental (hyperactivité, rêves récurrents, manque ou excès d’appétit, augmentation de la consommation, etc.)
Les étapes du deuil
Se remettre du décès d’un proche demande du temps et nécessite de passer par certaines étapes. Mais ces étapes ne sont pas nécessairement vécues dans un ordre logique ou de façon linéaire : de nombreux allers-retours entre ces moments du deuil sont possibles.¸
Étape 1 – Le choc
Il faut souvent un certain temps avant de réaliser ce qui vient d’arriver. Vous savez que votre proche n’est plus, mais vous menez parfois votre vie comme si la personne disparue était toujours là. On peut avoir l’impression de vivre « sur le pilote automatique » et d’agir mécaniquement, ou avoir l’impression de ne rien ressentir. Ces réactions servent souvent à se protéger, comme elles permettent d’affronter les obligations liées au décès.
Étape 2 – La désorganisation
Généralement, après un certain temps, l’état de choc s’estompe. Viennent ensuite des émotions parfois intenses, comme la colère liée au sentiment d’abandon, la culpabilité ou le regret de ne pas avoir tout dit à la personne décédée.
Étape 3 – La réorganisation
Vous vous sentez capable de reprendre vos activités habituelles : la perte n’occupe plus entièrement votre cœur et votre esprit. Vous avez partagé votre peine avec vos proches, et ce partage permet parfois de consolider des liens avec certains êtres chers.
Trucs et astuces pour se réconforter
- Prenez le temps de guérir. Tâchez d’ignorer les pressions de la société ou de ceux qui croient qu’après un certain temps, vous vous sentirez mieux
- Ne retenez pas vos émotions. Permettez-vous de ressentir la tristesse, la colère ou d’éprouver d’autres sentiments
- Recherchez la compagnie des personnes de votre entourage qui sont positives et qui sont importantes pour vous, que ce soit des membres de votre famille, vos amis, vos collègues d’étude
- Acceptez vos difficultés d’attention pendant les moments d’étude, au travail ou à l’endroit des gens autour de vous. Si les gens de votre entourage vous soutiennent, ils comprendront
- Développez un sentiment de paix par rapport au décès de l’être cher. Apprenez à mieux maitriser les réactions de culpabilité ou de blâme qui peuvent vous assaillir
- Essayez une nouvelle activité ou un nouveau passetemps
- Cherchez de l’aide : trop de personnes hésitent à poser des questions à ceux qui souffrent, car la peur de déranger ou de perturber empêche souvent d’aborder un sujet aussi délicat. Si vous en avez besoin, parlez spontanément de ce que vous vivez
- Durant la phase de désorganisation, tentez de limiter les autres sources de stress (comme déménager, arrêter de fumer, se mettre à la diète, etc.)
- Accordez une attention toute particulière à votre santé mentale et physique. Consultez un médecin au besoin
Pour aider vos amis endeuillés
Soyez attentifs aux signes de détresse; n’hésitez pas à poser des questions, car le deuil s’accompagne souvent du besoin de parler. Si l’invitation à discuter est déclinée, respectez ce besoin de silence, mais dites que vous restez disponible pour écouter, le moment venu.
Offrez votre aide pour accomplir des tâches qui peuvent devenir trop lourdes pour une personne qui vit un moment aussi difficile. Encouragez vos amis à rechercher l’aide d’une ou d’un professionnel au besoin.
Vous souhaitez obtenir de l’aide pour surmonter un deuil?
Nous vous rappelons qu’un service d’aide psychologique gratuit et confidentiel est offert au Cégep de Rosemont.
Pour prendre rendez-vous, présentez-vous au local F-382, au Carrefour.
Références
Association canadienne de santé mentale
Maison Monbourquette