Avertissement : Le contenu de cette vidéo peut contenir des images qui auront pour effet de choquer certaines personnes. Demeurez attentif à votre rythme et mettez fin au visionnement si cela ne respecte pas vos besoins actuels.
Cette vidéo, produite par Eeman Noor, Graziella Lienafa, Guitho Gaston, Ismail Ibntalib, Anaëlle Huteau (maquilleuse), Winsky et Huma Mohamed, des étudiants du Collège, a pour objectif de sensibiliser la population à la violence conjugale.
Les médias mettent souvent la violence physique à l’avant-plan pour attirer l’attention ou sensibiliser à la cause. Pourtant, la violence conjugale s’inscrit dans un continuum qui, oui, peut amener la victime à être victime physiquement de son agresseur, mais il est rare que cette phase survienne sans qu’il n’y ait eu, au préalable, d’autres types de violence (psychologique, verbale, financière, sociale ou même spirituelle).
Ce qui est marquant dans la vidéo produite par les étudiants, c’est que ce qui est mis en scène témoigne d’une violence évidente, voire brutale, et que, malgré cela, peu de personnes réagissent. Comme professionnelle, cela m’amène parfois à m’interroger : le fait que notre population soit tellement soumise à la violence tous les jours l’amène-t-elle à la banaliser ?
L’effet témoin
Plusieurs recherches en violence conjugale et sexuelle démontrent que lorsqu’un épisode de violence se passe dans un milieu relativement public, « l’effet témoin » (bystander effect) se produit et voici ce qu’on observe : plus un nombre de personnes se trouvant au même endroit, au même moment, est important, moins le nombre de personnes qui interviendront sera élevé, car elles se diront qu’une autre personne le fera à leur place.
Il faut réagir et cela, que l’on soit seul ou plusieurs! Contrairement à ce que l’on peut penser, la violence conjugale n’est pas une affaire personnelle et intime. Elle représente plutôt une problématique sociétale. Le silence a pour effet d’alimenter une violence physique qui se produit parfois depuis longtemps très sournoisement sous d’autres formes et qui crée un sentiment intense de peur et de honte chez la personne qui la vit.
Différents types de témoins
Plusieurs sortes de témoins existent, mais à la base, un témoin est une personne qui est spectatrice d’un évènement ou d’une situation où elle n’est pas directement impliquée.
Il y a également le témoin complice qui, par ses comportements, encourage et gratifie la personne qui commet l’agression et, du même coup, lui donne du pouvoir (ex. rires, commentaires, applaudissements, etc.)
Le témoin passif ne sera pas forcément conscient de ce qui se passe ou choisira de ne pas interrompre ou intervenir pour faire une différence.
Et finalement, le témoin actif n’agira pas pour se mettre en danger, mais prendra l’initiative de faire une différence avant, pendant et/ou après, auprès de la personne qui subit de la violence.
Être témoin actif (3 lettres à retenir : PRO)
- Prise de conscience : je remarque qu’il y a un problème
- Responsabilité : je prends la responsabilité de faire une différence positive dans la problématique que je vois.
- Oser agir : j’agis pour aider la victime (je lui offre verbalement mon aide, je crie pour distraire l’agresseur, je vais chercher quelqu’un de confiance pour m’aider, je compose le 9-1-1, je lui offre de l’accompagner pour une démarche, etc.)
Il est également prouvé qu’une victime de violence conjugale pourra quitter et retourner dans la relation environ à sept reprises avant de peut-être la quitter définitivement. Il faut se rappeler que dans ce type de relation, bien avant la violence, il y a souvent une histoire d’amour que la victime a continuellement espoir de retrouver.
Ne jugez pas la personne, mais aidez-la à se protéger si elle hésite à le faire pour elle-même.
Vous êtes victime présentement, vous êtes un.e survivant.e ou encore une personne proche de vous vit de la violence conjugale ou familiale ? Des ressources d’aide sont disponibles :
- Service de santé et d’aide psychosociale du Cégep de Rosemont : local F-382 ou 514 376-1620, poste 7277, sur rendez-vous ou sans rendez-vous.
- 9-1-1 en cas de danger immédiat ou imminent
- SOS violence conjugale (24 h / 7 j – Services gratuits) – Hébergement sécuritaire, suivi externe, ressources, écoute téléphonique : 1 800 363-9010
- Service d’aide aux conjoints (soutien, groupe, suivi individuel, etc.) : 514 384-6296
- Véronique Lareau, travailleuse sociale et responsable de la campagne sur les violences sexuelles: nvno@crosemont.qc.ca (commentaires généraux)
- Guichet unique pour les violences sexuelles pour l’ensemble de la communauté collégiale (dévoilement, signalement, plainte): 514 376-1620, poste 7934