Projet Thaïlande Rosemont 2019 : Texte d’Emmanuel Saulnier

Ce texte fait partie de la série d’articles produits par les étudiantes et étudiants ayant participé au Projet Thaïlande Rosemont 2019. Emmanuel est étudiant dans le programme Analyses biomédicales au Collège de Rosemont.

Découvrir l’autre

par Emmanuel Saulnier

Emmanuel SaulnierAprès avoir fait un saut dans le temps via le voyage en avion, j’ai été plongé dans la vie thaïlandaise dans la ville d’Udon Thani.

La chaleur humide locale me rappelait celle qu’on pouvait ressentir dans la zone tropicale du Biodôme de Montréal. Ayant été en contact avec des zones moins nanties au Mexique, je ne fus pas trop décontenancé par le paysage urbain. Les routes semblent, malgré tout, mieux entretenues qu’à Montréal!

Pour bien vivre l’expérience, il a fallu, dès le début, laisser de côté ses attentes. Les Thaïs ont tendance à vivre au jour le jour. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre « je ne sais pas » en réponse à une question concernant les activités du lendemain. Le fait de laisser libre cours aux événements permet d’apprécier le moment présent, et ce, sans vivre les tensions liées au fait d’avoir une liste de choses à terminer. Il faut mentionner que Rahabi nous avait préparés au pire! Cela dit, j’étais sous-équipé, même si je n’étais venu qu’en simple touriste. J’ai donc dû, dès la première journée, partir à la recherche d’un portefeuille, d’un sac banane et d’une gourde. Je n’étais pas totalement habitué au concept de marchandage. J’ai donc payé mon premier article le double du prix. Je l’ai constaté deux jours plus tard en apercevant un article semblable au marché de nuit. Les gens y sont fort sympathiques et très avenants. Le retour en tuk-tuk fut une expérience en soi. Cette promenade a redéfini ma conception de la « conduite agressive ».

À l’école, le personnel fut très accueillant et aimable. Nous avons eu la chance, contre toute attente, d’avoir été épaulés à plusieurs reprises afin de calmer les enfants turbulents. Cela accélérait grandement le processus d’apprentissage. Par moment, les petits participaient, mais ce ne fut pas le cas tout le temps. Comme tous les enfants, ils avaient besoin d’un exutoire. J’ai donc pu expérimenter l’épuisement lié au fait d’enseigner sans être écouté.

Par ailleurs, j’ai observé chez les enfants une tendance naturelle à apporter de l’aide à son prochain. Par exemple, lorsqu’un étudiant avait de la difficulté à répondre lors des exercices, on pouvait aussitôt apercevoir un ou plusieurs camarades lui expliquer ce qu’il devait faire. Aussi, lors de l’une de mes promenades dans le village avec Laurence, nous avons croisé Ten, un de nos élèves de Ban Nung Kong, qui jouait avec d’autres enfants. Ils se sont jetés sur nous dans l’euphorie habituelle et, à quelques mètres plus loin, 3 chiens se sont mis à aboyer à notre approche.  Par automatisme, Ten s’est interposé entre nous et les bêtes, et nous a fait signe de passer. Il semblait bien maitriser la situation! Le petit nous a rejoints un peu plus loin dans le village et nous a escortés avec ses copains et avec d’autres enfants qui se sont greffés à nous sur la route vers l’ONG.

La cérémonie organisée dans la cadre du Teacher’s day fut très émouvante. Ne parlant pas très bien la langue, je n’ai pas saisi tout ce qui y était dit, sauf les remerciements adressés au groupe de coopérants. J’ai l’impression que nous avons reçu beaucoup par rapport à ce que nous avons fait. Cette gratitude envers nous pour une si courte présence ne s’observerait certainement pas dans toute cette ampleur au Canada. J’ai grandement apprécié le fait que le petit qui nous avait protégés des chiens se place stratégiquement dans la file pour arriver devant moi lors des offrandes.

Mon expérience avec les universitaires thaïs qui nous accompagnaient fut tout aussi enrichissante quoique différente. J’ai été amusé par leur tendance aux plaisanteries s’observant de manière identique au Canada. Le fait de plaisanter ou de faire des pitreries derrière la tête d’un ami en vidéoconférence avec ses parents est un exemple parmi tant d’autres. Ces gens semblent aimer partager leur culture avec des étrangers. Ils nous ont permis de découvrir l’existence de plusieurs événements nationaux et différentes coutumes. Puis, au fil du temps, les liens d’amitié au sein du groupe se sont suffisamment resserrés pour qu’on s’adonne à des interrogations plus précises, notamment, à celles relatives à la séduction.

J’ai été ému par la gratitude des gens d’ici. C’est quelque chose que j’aimerais ramener avec moi, que j’aimerais transmettre à mon entourage au Canada, considérant que c’est une valeur qui me tient à cœur. Bref, j’ai adoré mon voyage en Thaïlande et je suis grandement reconnaissant envers tous les gens grâce à qui j’ai pu vivre cette expérience que je n’aurais jamais pu vivre autrement. 

Emmanuel

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